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EXPLOSIF ! L'INTERVIEW DE BENOIT BARTHEROTTE

13 Mars 2014 , Rédigé par La presqu'île déchaînée Publié dans #INTERVIEWS

Robinson Crusoé, l'Indien, La grande gueule de la Pointe, appelez-le comme vous voulez mais il y a une chose qu'on ne peut pas lui retirer ; Benoit Bartherotte aime le Bassin et plus particulièrement la Presqu'île du Cap Ferret. Enfant, il y vient en vacances dès l'âge de deux ans et lorsque la propriété où il a passé sa jeunesse, s'effondre en partie, à cause de l'érosion, il entamera un combat inachevé à ce jour pour reprendre ce que la mer lui a volé et protéger la Pointe. Il défend, toujours avec force, les intérêts des habitants sédentaires et n'aime pas du tout la corruption. C'est à ce titre que la Presqu'île Déchainée l'a rencontré.

 

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Question : pourquoi selon vous, les habitants du Cap Ferret, en 1995, ont-ils élu Michel Sammarcelli à la place de Robert Cazalet ?

 

Au moment des élections, en mai 1995, il faut se souvenir que le premier souci des habitants était qu’ils allaient devenir minoritaires face aux propriétaires des lotissements qu’avait multiplié Robert Cazalet.

Les nouveaux propriétaires, au bout de trois ans, pouvaient en effet voter sur la Presqu’île. Les habitants étaient donc catastrophés de voir, en deux mandats, l’essentiel leurs réserves foncières disparaître au profit de bordelais ou de parisiens. Où allaient vivre leurs enfants ?


Dans ce contexte, la rumeur a couru à la veille de l’élection, que l’équipe de Cazalet avait signé le permis de lotir des 37 hectares des Dunes de Piquey, ce qui provoqua évidemment l’affolement des habitants qui comptaient les conserver pour leurs enfants.

Le nouveau candidat, Michel Sammarcelli, va habilement jouer de cet affolement : lui élu, ce permis de lotir, signé dans des conditions scandaleuses sur les bagages d’une municipalité sur le départ, sera immédiatement annulé. Cette réserve foncière sera préservée pour les habitants.

Cet engagement provoque bien évidemment un vote massif en faveur du candidat Sammarcelli !

 

Tous ceux qui étaient là à l’époque se souviennent que cette affaire de la Dune de Piquey a été l’élément déterminant dans l’élection de Sammarcelli.

Elu, il va aussitôt renouveler cet engagement de la manière la plus solennelle, devant tous les habitants réunis dans la salle de la Forestière, à l’occasion des vœux du Maire le 6 janvier 1996.

Face à autant de détermination, la plupart des habitants et de leurs associations vont baisser la garde, assurés de conserver pour leurs enfants cette partie importante de leurs réserves foncières.

Ils ont tort.

Ils ignorent en effet les liens qui unissent le couple Sammarcelli et le promoteur en faveur duquel l’ancienne équipe a signé, sur les cartons, le permis de lotir les 37 hectares !

Monsieur et madame Sammarcelli vont bien se garder de faire savoir aux habitants que ce promoteur, Cassou, a racheté l’affaire de Travaux Publics (la société Lacombe) de madame Sammarcelli et qu’elle pourrait donc être son obligée. Monsieur Cassou va d’ailleurs l’embaucher !

 

En juin 1996, une association de défense de Piquey, dirigée par Marc Larcher, un avocat de Bordeaux, fils d’une très ancienne famille de propriétaires sur la Presqu’île, va obtenir du cabinet de Corinne Lepage, l’annulation du permis de lotir les Dunes de Piquey que l’ancienne équipe municipale avait signé en faveur de M. Cassou, dans les conditions discutables que l’on connait.

Les habitants peuvent se réjouir, les 37 hectares de la Dunes de Piquey sont donc sauvés. Encore une fois, ils se trompent.

Michel Sammarcelli va s’engager secrètement auprès de celui qui a racheté l’affaire de TP de sa femme, en lui garantissant qu’il lui signera un nouveau permis de lotir, cette fois inattaquable.

Pour la « cosmétique », on supprimera une vingtaine de lots qu’on lui restituera plus tard.

Les 37 hectares achetés 15 millions de francs par cet ami du couple Sammarcelli, vont immédiatement, par cet engagement du nouvel élu, voir leur valeur multipliée !

Voilà comment les habitants du Cap Ferret ont été privés de la plus grande partie de leurs réserves foncières par celui-là même qui s’était engagé à les protéger en leur faveur !

 

Cette affaire est encore mal connue des habitants car beaucoup restent persuadés que c’est l’ancienne équipe municipale qui les a privés de cette réserve foncière !

 

C’est exact, l’affaire a été parfaitement verrouillée sur le plan de la communication par le couple Sammarcelli, et je l’ai apprise par hasard parce que celui qui avait obtenu l’annulation du permis délivré par l’ancienne équipe, Marc Larcher, était un cousin de ma femme et parce que celui qui avait traité la vente des 37 hectares, Denis Chevallier, était également un de mes cousins : pas de chance pour le couple Sammarcelli pris la main dans le sac !

 

Qu’avez-vous fait quand vous l’avez appris ?

 

Je me souviens que c’était en juin 1996 et l’on tournait le film OUI d’Alexandre Jardin, chez moi. Le couple Sammarcelli venait régulièrement se montrer sur le plateau.

Je venais d’apprendre par mon cousin Denis Chevallier que Michel Sammarcelli avait signé secrètement la veille, en faveur du promoteur Cassou, un engagement de lui donner à lotir les Dunes de Piquey.

Il reniait son engagement, j’étais évidemment très en colère.


Nous étions avec l’équipe du film à la Forestière, en train de préparer une représentation que les acteurs allaient donner dans la soirée pour remercier les habitants qui avaient participé au film quand Michel Sammarcelli est passé avec sa femme. Il est arrivé vers moi la gueule enfarinée, en ne se doutant pas que je venais d’apprendre sa trahison. Je lui ai alors dit que s’il ne revenait pas sur cet engagement secret, je mettrais le temps qu’il faudra mais je le ferais partir avec les bracelets.

 

Michel Sammarcelli s’est affolé et a tenté de se lancer dans des explications que j’ai refusé d’entendre. Si explications il devait y avoir, elles devaient être publiques, comme les engagements qu’il avait pris.


Quelques jours après, lors d’un déjeûner chez moi, et alors que j’étais convaincu qu’il avait fait marche arrière, il est même allé jusqu’à me proposer de partager les fruits de son forfait ! Cela m’a conduit à les mettre, lui et sa femme, violemment à la porte de chez moi.


A partir de ce moment là, on peut comprendre que le Maire se soit attaché à tenter de décrédibiliser celui qui l’avait demasqué !

 

Comment le Maire va t-il vous décrédibiliser ?

 

Avant cette brutale rupture de nos relations, le Maire avait commandé une étude publique sur l’impact de ma digue aux experts habituels de l’État, la SOGREAH et le Port Autonome de Bordeaux. Cette étude, remise au Maire et aux Services de l’État en janvier 1997, concluait que mes ouvrages avaient sauvé, non seulement ma propriété mais toute une partie urbanisée de la Presqu’île.

Il faut ici rappeler le contexte de l’époque car il n’est plus du tout le même maintenant que la digue protège la Pointe.

Au moment de l’élection de 1995, l’État prévoyait en effet qu’au train ou allait l’érosion, une grande partie urbanisée de la Pointe allait disparaître dans les vingt ans à venir. Les prévisions des experts de l’État voyaient le trait de côte 250 mètres en retrait par rapport au trait de côte actuel. Par exemple, au niveau de Chez Hortense, les experts prévoyaient qu’en 2014, le trait de côte serait au-delà du bar « le 44 ».

Quand les experts de la SOGREAH et du PAB vont remettre au Maire leur rapport, ils diront d’ailleurs avec le Maire : "Merci à Bartherotte qui a sauvé le Cap Ferret" !

 

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On peut comprendre que les conclusions de cette étude aient embarrassé au plus haut point celui que j’accusais d’avoir sacrifié, à son seul profit, l’une des principales réserves foncières de la commune !

Il se garda bien de donner connaissance de ce rapport, commandé par la commune, à ses administrés et particulièrement à tous ceux de la Pointe dont j’avais sauvé les propriétés.

Il alla jusqu’à interdire que cette étude publique, datée de janvier 1997, circule et qu’on en fasse des photocopies !

Cette première étude sera ainsi volontairement occultée par le Maire et ses complices au sein de l’administration.


Ainsi, quatre ans après, une nouvelle étude d’impact sur ma digue va apparaître par enchantement à l’occasion d’une enquête publique en Mairie de Lège. Elle va justifier du tracé du PPRL (plan de prévention des risques du littoral) qui va frapper en particulier d’inconstructibilité totale la parcelle de celui qui a construit et entretient à ses seuls frais la digue protègeant toute la Pointe, qui sans elle aurait totalement disparue.

De manière surprenante, elle émane de l’un des bureaux d’études ayant participé à la première expertise, la SOGREAH, et n’est plus datée de janvier 1997 mais de décembre 1997. Curieusement, entre janvier et décembre 1997, les conclusions des experts se sont trouvées purement et simplement inversées : ma digue jugée salvatrice en janvier devient, en décembre, "totalement inopérante pour limiter le déplacement vers l’ouest du chenal du Cap Ferret" !

 

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Quelles ont été pour vous les conséquences de l’inversion des conclusions des experts concernant l’efficacité de votre digue ?

 

Elles ont été très graves puisqu’elles ont permi de priver de tous moyens, celui qui protégeait la Pointe du Cap Ferret.

Le 27 décembre 1993, alors que les lotissements situés en arrière et en contrebas de chez moi allaient être submergés, un accord de principe avait été arrêté avec les représentants de l’État et l’ancien député-Maire, Robert Cazalet. Ils voulaient alors me convaincre, dans l’urgence, de prolonger ma digue vers le sud pour sauver leurs lotissements. Conscients que pour moi, cela n’avait pas de sens, puisqu’ils savaient que la partie de mon terrain que ce prolongement très coûteux allait protéger était inconstructible, ils m’avaient promis de la constructibilité sur cette parcelle si je parvenais, en prolongeant ma digue vers le sud, à sauver leurs lotissements.

C’est dans le cadre de cet accord que le nouveau Maire, à peine élu, avait commandé ce rapport sur ma digue aux experts habituels de l’État.

 

En inversant ses conclusions, une fois que j’avais prolongé ma digue avec succès au prix de tous les sacrifices, non seulement on ne me devait plus rien sur la partie inconstructible de ma propriété, mais ils parvenaient à me priver de constructibilité sur la totalité du terrain !

Evidemment, cela n’a pu se faire qu’en bénéficiant de complicités au sein de l’appareil d’État et de l’appareil judiciaire.

 

Comment cela des complicités ?

 

Pour me rendre inconstructible sur la partie du terrain où j’avais précedemment de la constructibilité, il fallait une justification légale. Elle a pris la forme d’un plan de prévention des risques du littoral (PPRL) que justifiait, aux yeux des administrés, une note de présentation technique niant tout à coup, toute efficacité à ma digue. Cette note était attribuée au bureau d’étude, la SOGREAH, qui venait précisément quelques mois avant, de confirmer officiellement au Maire et au Service Maritime de l’État, le caractère indispensable de ma digue pour la sécurité de la collectivité menacée !

Les fonctionnaires responsables du Service Maritime de l’État avaient en effet été destinataires du rapport officiel confirmant l’utilité de ma digue. Ils n’ont pourtant pas réagi quand le Préfet et le Maire ont justifié aux yeux du public l’inconstructibilité dont ils me frappaient, par un rapport lui niant toute efficacité !

Après m’avoir privé de toute constructibilité en inversant les conclusions de l’étude officielle, ils ont pu m’attaquer en correctionnelle…et me faire condamner à une lourde amende, pour avoir reconstruit dans la zone rendue ainsi inconstructible, la villa Revolat, tombée en partie à la mer avant que je ne fasse ma digue. Cette digue devenue « totalement inefficace », il m’était interdit de reconstruire ma maison !

En appel, l’affaire allait devenir pour eux plus difficile.

Entre temps, j’avais déposé plainte pour faux et usage de faux à l’encontre de ceux qui avaient inversé les conclusions d’un rapport public officiel, avec l’appui de l’ensemble des syndicats, organismes professionnels ou Associations réunis au sein de la « Coordination Bassin ».

Le procureur avait ordonné une enquête préliminaire et la PJ avait débarqué à la Préfecture.

C’est ainsi que la Préfecture avait été contrainte de reconnaître officiellement et par écrit que ma digue avait sauvé non seulement ma propriété mais toute une partie urbanisée de la Presqu’île du Cap Ferret : « l’interêt de Benoît Bartherotte rejoint ici l’intérêt général » était-il écrit en toute lettre sur papier bleu-blanc-rouge, avec la signature du Préfet !

 

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Face à cette nouvelle situation, la Cour d’Appel de Bordeaux a jugé que les éléments nouveaux en sa possession établissaient que la situation de Monsieur Bartherotte puisse être régularisée.

Cependant, même si elle me jugeait régularisable, elle ne pouvait se substituer au Maire pour le faire et me recommanda de lui en faire la demande, ce que je fis.

Comme il fallait s’y attendre, le Maire posa aussitôt comme condition à cette régularisation, que je mette mon mouchoir sur les conditions dans lesquelles je savais qu’il avait donné à lotir les Dunes de Piquey à son ami Cassou !

Comme il aurait dû s’y attendre avec ses complices au sein de l’administration, je refusais une régularisation que je devais payer au prix de mon silence, ce que je confirmais aussitôt par écrit au Président de la Cour d’Appel ainsi qu’au Parquet de Bordeaux.

Les écrits demeurent !

Du jour au lendemain, la Préfecture, qui venait de reconnaître officiellement les bienfaits de ma digue, allait changer d’avis et ma digue devenait inutile, voir la cause de l’érosion !

 

Tout cela est vérifiable et attesté par des documents que je tiens à la disposition de tous ceux qui veulent connaître le mode opératoire de Sammarceli et de ses complices au sein de l’appareil d’état.

 

J’ai donc payé très cher pour ne pas me taire !

 

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Pourquoi le Maire a t-il désigné Gaume à la vindicte publique ?

 

Pour faire diversion : un Gaume peu cacher un Cassou !

Le Maire se répandait en disant : on n’a pas pu sauver Les Dunes de Piquey malgré tous mes efforts, ensemble on va sauver la forêt Gaume…qui n’était à ce moment là, aucunement menacée.

Il fallait dévier l’attention des habitants pendant qu’on lotissait la Dune de Piquey qu’on leur avait promis de préserver. Pour cela, rien de mieux que d’inventer une nouvelle menace !

 

Comme a dit Charles Pasqua, qui en connaît un bout, quand on est pris dans une affaire, il faut très vite en inventer une autre et si possible, une affaire dans l’affaire et pourquoi pas une affaire dans l’affaire de l’affaire.

 

Résultat : une procédure que Gaume finira par gagner contre la municipalité puisque le Maire s’est essuyé les pieds sur lui en l’utilisant pour faire diversion à l’affaire Cassou, une forêt rasée au coeur de la Presqu’île et demain encore un lotissement qui sera encore une fois, inaccessible aux gens du pays !

 

 

Merci Benoit pour toutes ces révélations incroyables et surtout inconnues !  A suivre....


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C
On se doutait bien que la vérité était bien plus compliquée que ce qu'on pouvait entendre ! Mais la c'est limite mafieux ! scandaleux !!!
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J
Pendant trop longtemps,Mr Bartherotte a fait les frais de mensonges de la part du Maire,c'est bien de rétablir la vérité,merci pour lui et merci pour nous de cet eclaircissement.
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A
Sur la Corse les choses se seraient passees autrement et plus radicalement mais avec une vraie preservation du litorale !!!!!
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P
bravo a vous monsieur la racaille n est pas que dans les banlieues bravo encore et dehors cette vermine
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O
Intéressant tout cela. Et pour l'enfumage de la colo des enfants du Spectacle? Parce que ça dans le genre c'est assez énorme, non ?
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